Le Projet de l'architecte

Une véritable opportunité de recomposition urbaine
Au centre de la commune d’Ingré et entouré par d’autres équipements de cœur de ville, le lycée Maurice Genevoix, aujourd’hui exploité au maximum de ses possibilités, a un besoin urgent d’accroitre ses capacités d’accueil. Si le projet comprend une extension neuve, il met en place également une restructuration et une réhabilitation partielle de ses locaux inscrits dans une réflexion globale ancrée dans son contexte. En effet, entre insertion dans un cadre paysager de qualité et positionnement stratégique en cœur de ville, ces objectifs premiers de fonctionnalité s’accompagnent naturellement d’enjeux urbains et architecturaux de première importance. En s’insérant en douceur et en harmonie dans cet environnement de « campagne urbanisée », le projet doit renforcer sa visibilité sur l’axe de circulation principal de la ville qui borde le site pour en valoriser la centralité urbaine. Egalement soucieux d’une démarche environnementale exemplaire et d’anticiper les prochaines réglementations, le projet porte l’ambition de concevoir un bâtiment passif constitué de matériaux biosourcés.

Parti d'insertion dans le site

Parti d'insertion dans le site

Un plan de masse qui conforte le site
Sur une emprise foncière disponible réduite, le projet entérine spatialement le choix des deux zones potentiellement aménageables en installant : Au nord - est la zone de stationnement de 96 places accessibles depuis l’avenue d’Huisseau pour maintenir la dissociation des flux et la sécurité des piétons et des élèves, et au sud – est, le bâti principal en extension neuve. Ce dispositif simple, qui se complète par les réaménagements intérieurs prévus ainsi que par la recomposition des espaces extérieurs et du parvis, ne modifie pas le fonctionnement général du site ni la différenciation des flux existants. En revanche, en confirmant et en prolongeant la géométrie en « arrondi » du bâtiment actuel, il valorise en la finalisant, la figure existante, améliore fortement l’identification de l’établissement depuis la courbe de l’avenue de la Grenaudière, voie primaire du site, que le projet accompagne d’une façon opportune presque évidente. L’extension se prolonge ensuite vers l’est dans une figure rectangulaire simple qui, en contre point logique de celle du hall principal stabilise la figure au sud et forme l’image d’un compas avec le bâtiment C en vis à vis. Avec lui, elle organise une belle forme ouverte et accueillante à l’est dans le prolongement de l’avenue de Coudraye, dans l’axe de laquelle des vues « profondes » jusqu’au cœur de l’établissement sont offertes depuis l’espace public. Au nord la volumétrie de la restauration s’assagit avec une extension très rationnelle qui absorbe la courbe existante pour installer un traitement bâti simple en angle droit. Celui-ci préserve un espace extérieur très apprécié pour déjeuner. Avec sa ligne principale nord – sud, il annonce en tangente par-dessus le hall, le traitement en courbe précité. La géométrie générale se stabilise, le lycée semble se finaliser logiquement dans un équilibre et une cohérence d’ensemble annoncés.

Une lisibilité urbaine enrichie par les aménagements extérieurs

L’établissement s’affiche ainsi fort et urbain puis plus intime sur sa périphérie en mettant en valeur la dichotomie relative de son site de « campagne urbanisée ». La lisibilité urbaine générale s’affirme, s’enrichit avec le traitement architectural de nouveau front bâti mis en place dans un jeu de valorisation mutuelle entre l’espace public et l’établissement, exprimant ainsi l’idée de reconquête urbaine en cours en termes d’aménagement et d’image. Celle-ci s’accompagne de la recomposition du large parvis intégré aujourd’hui sans distinction dans l’espace public. Celui-ci est redessiné avec un traitement de sol qui prolonge en biais l’axe de la branche primaire bâtie, associé à des cheminements sud-nord en passages depuis l’avenue. Ces derniers alternent avec des bandes végétales pour condenser les flux des élèves, de façon sécurisée vis à-vis de la voie.

Un traitement végétal pour relier les bâtis et affirmer la démarche environnementale
L’ensemble est appuyé par un traitement végétal renforcé qui sert de liant aux différentes volumétries existantes et projetées et de marqueur fort, autant pour la démarche environnementale ambitieuse mise en place, que pour la présence verte affaiblie dans un premier temps par l’accroissement de l’emprise construite. Ainsi les plantations d’arbres existantes sont préservées, augmentées pour assoir le premier plan végétal de la mise en scène du lycée au sud, . Le dispositif est complété au sol par le traitement de plantes palustres de l’extension du bassin de rétention ou encore par des structures arbustives plus basses affinant sur fond de gazon en prairie l’ancrage de l’arrondi bâti du projet. Dans le « creux du compas, le végétal s’installe dans une structure plus aléatoire et diffuse en contraste avec des parterres « tout en détails » et les cheminements longeant les façades qui convergent vers le cœur du projet en confirmant ici son image et son statut plus intime.

  • Parti d'insertion dans le site
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L’organisation intérieure

L’organisation intérieure

Une forme géométrique en plan, simple, logique et attendue
Les bâtiments actuels s’organisent autour de la rotule centrale constituée par le hall de circulation après l’entrée puis l’Atrium. Dans leur prolongement à R+1, le bâtiment C d’enseignement général s’installe avec les autres corps de bâtiments de technologie et d’enseignement professionnel en peigne vers le nord. Logiquement le bâti en extension, accueillant les salles projetées d’enseignement général, s’y connecte plus au sud dans une cohérence d’ensemble finalisant la forme en compas ouverte à l’est dans l’axe de l’avenue de la Coudraye. La création du neuf complète et conforte la lisibilité géométrique et de sectorisation de l’établissement en annihilant ainsi tout ressenti d’extension contrainte. La force de l’organisation actuelle de l’établissement autour de l’Atrium est confirmée avec la création d’une galerie de liaison au 1er étage. La forme « respirante », à la fois compacte et économe en circulations est confirmée et prolongée.

Le traitement des circulations - Le traitement acoustique de l’atrium
A l’image de celle du bâtiment C, la circulation de l’extension se développe sur 2 niveaux, dans un volume ouvert avec celle du premier étage en mezzanine du R de C. Ce principe de coupe permet de faire rentrer la lumière naturelle en abondance, dans l’esprit d’une rue animée mais conviviale, ouverte sur le jardin intérieur. Il fait écho à celle existante en vis à vis, se complète dans sa première partie, partiellement dans l’Atrium et le hall, d’un aménagement en « petites poches de casiers », permettant leur repositionnement et l’accroissement de leur nombre au cœur du dispositif élargi. Au-delà du rôle fonctionnel qu’elles supportent, ces alcôves permettent également de constituer de véritables pièges à son qui, avec le traitement de sous face de circulations d’étage et la mise en place de baffles suspendues, permettront d’améliorer drastiquement l’acoustique des lieux.

Recomposer un pôle de vie scolaire cohérent et adapté à l’usage
Le pôle de vie scolaire destiné aux élèves, mais également aux enseignants et aux parents, s’organise comme un lieu d’accueil et de rencontre. Sa recomposition permet le regroupement des espaces actuellement plus ou moins éclatés avec à terme, une meilleure surveillance par les surveillants. Elle s’effectue de part et d’autre du hall principal, avec celui de vie scolaire, des bureaux des C.P.E et du foyer des élèves au nord, et la permanence au sud. L’ensemble se place dans un vis à vis fonctionnel renforcé par le futur aménagement des casiers qui va animer le cœur du projet (hall et atrium) tout en participant à son traitement acoustique.

Le hall vie scolaire, réaménagé à proximité de l’entrée de l’établissement et du hall d’accueil, dispose d’une visibilité directe sur l’entrée du bâtiment pour surveiller le flux des élèves. Il permet aussi de canaliser ce dernier avant de diriger les élèves vers les bureaux C.P.E situés à l’arrière. Le hall dispose d’une vue directe sur le foyer des élèves contigu, par des châssis vitrés. Destiné à la détente, celui-ci propose une ambiance chaleureuse, ludique, récréative, propice aux échanges, à la détente et à une utilisation libre de l’espace par les élèves, (estrade, cafeteria, musique baby-foot, jeux de société), mais aussi une zone plus calme permettant l’échange autour de mobiliers type mange-debout. Des sanitaires complètent les lieux en position centrale. L’ensemble se développe dans un environnement coloré de teintes chaudes avec le bois très présent en mobilier, menuiseries, panneaux muraux perforés pour accompagner le traitement acoustique en faux plafond. A proximité immédiate, au sud du hall, la salle de permanence se développe dans l’espace existant avec une capacité d’accueil d’une centaine d’élèves.

Regrouper les locaux de l’administration
Dans le prolongement de la permanence, et en centralité de l’établissement avec une visibilité côté entrée du lycée, le pôle administration regroupe les locaux de la direction et de la gestion comptable qui se développent en exploitant le linéaire de façade disponible pour profiter au mieux de la lumière naturelle. Les réserves sont en position centrale. Au cœur, l’espace d’accueil s’élargit pour pouvoir ensuite orienter confortablement les personnes vers les différents locaux.

Créer un véritable pôle enseignants fonctionnel
Le pôle des enseignants, également en position centrale dans l’établissement, optimise le flux et les distance de parcours des enseignants. A proximité du pôle administratif il facilite la communication entre personnels et professeurs. Son entrée en décalage avec la circulation principale des salles permet d’individualiser cette zone du flux des élèves. Elle s’organise le long d’une circulation interne en « L » interdite aux élèves, distribuant depuis son entrée, les salles de rencontre, la salle de travail et la salle des professeurs se prolongeant en terrasse extérieure protégée. Les sanitaires installés en position centrale et la reprographie complètent ce pôle.  

Répondre aux besoins de vastes salles polyvalentes
Les trois salles de réunions, s’organisent dans le prolongement logique du plan, accessibles par une circulation dédiée en sas permettant de garantir la confidentialité des échanges verbaux. Elles bénéficient, d’une configuration simple du plan, d’un traitement acoustique renforcé et de vues et perspectives de qualité sur l’espace paysagé au sud

Regrouper les locaux de l’administration
Au sud de l’atrium en position centrale avec une double entrée dédiée en visibilité côté entrée de l’établissement et dissociée de l’axe distribuant l’extension neuve, ce pôle regroupe les locaux de la direction et de la gestion comptable. Il s’organise de part et d’autre d’une circulation qui s’élargit au niveau de l’entrée pour dégager un vaste espace d’attente. Tandis que les bureaux se positionnent en façade dans une partition simple (direction /gestion) pour capter la lumière naturelle, les sanitaires, archives et réserves livres, occupent le centre. A l’extrémité sud - est, la salle de pause se prolonge en terrasse protégée en faisant écho à celle du pôle enseignant.

Le CDI
A l’étage le CDI, s’étend dans l’emprise disponible et le prolongement de l’existant en plusieurs sous-espaces dont consultation et documentation. les salles de groupes sont replacées à ce niveau plus au nord.

La salle de devoirs surveillés
La salle de devoirs surveillés qui permet de réunir 2 classes, s’installe dans l’espace disponible en complétant la réorganisation de ce niveau.

Les nouvelles salles de cours banalisées et de travaux pratiques de sciences
Les salles d’enseignement général se positionnent dans le bâtiment neuf, bien connectées par la circulation qui les dessert avec le reste de l’établissement (atrium au R de C et circulation d’étage existante) et avec le bâtiment C qui recense à ce jour les salles d’enseignement général, par une liaison transversale en passerelle débouchant de part et d’autre au niveau des escaliers. Rectangulaires et d’une capacité de 35 élèves et 1 enseignant, ces salles sont flexibles, pour faciliter l’agencement, l’organisation des activités diverses, tout en permettant une bonne visibilité sur l’ensemble depuis le poste du professeur. Le confort acoustique est assuré en faux plafond, l’éclairage naturel est en mono orientation avec pare soleil pour l’orientation plein sud. L’éclairage artificiel est homogène pour favoriser le confort du travail. Les salles de travaux pratiques sont réaménagées dans l’espace existant au 2ème étage du bâtiment C en adaptant l’agencement classique attendu à la géométrie en place.

Les chambres d’infirmerie

Elles se recomposent dans le bâtiment infirmerie, en lieu et place des 2 chambres existantes.

Le pôle de restauration

Le pôle de restauration devant accueillir 400 élèves supplémentaires, se restructure dans l’espace existant et, par le biais d’une extension neuve, pour les espaces de salle à manger. Cette dernière se fait dans une logique rationnelle, d’aménagement possible de l’espace en « absorbant » la courbe de la façade en place et en préservant des possibilités de prolongement en terrasse appréciés aujourd’hui par les élèves qui pourra être protégée à l’image de celles du personnel et des enseignants.

  • L’organisation intérieure
  • L’organisation intérieure

Le parti architectural

Le parti architectural

Le projet propose une approche très contextuelle avec une volumétrie soucieuse de sa fonctionnalité, et de son intégration au site, mais aussi en parfaite cohérence avec le parti environnemental mis en place d’un bâtiment passif avec des matériaux biosourcés et la place prépondérante de la paille dans la constitution de son enveloppe. Ainsi, bien calée sur le plan général qui installe le sentiment d’appartenance à un tout cohérent, la volumétrie s’affiche dans un gradient sud/nord pour préserver l’orientation sud à l’ensemble. Elle s’élargit en extrémité est pour préserver au mieux les vis-à-vis avec le bâtiment C plus au cœur. Elle prend également en compte la constitution des murs en paille pour mettre en place des toitures partielles, ramenant les eaux de toiture au centre, (on ne renvoie pas les EP sur des murs en paille), tout en annulant leur hauteur visuelle et la contrainte de masque éventuel. Le projet se montre aussi soucieux de son image d’ensemble qu’il lisse en retraitant les élévations de l’existant jusqu’au hall pour offrir une image requalifiée en totalité sur l’avenue de la Grenaudière. Ici, sur sa façade principale, il propose une image multiple qui associe à la rigueur de l’alignement des fenêtres de classes répartie dans sa partie rectiligne, la force urbaine de représentation de la courbe bâtie prolongée, mais aussi une certaine douceur très qualitative  de part et d’autre, quand il s’agit d’accueillir les élèves dans le hall habillé et mis en valeur par le parvis recomposé et paysagé, ou encore quand le lycée se dévoile en profondeur à l’est entre les pignons de l’existant et celui de l’extension, de façon plus intime plus « lisse » avec de large pans de murs pleins qui font écho au corps de bâtiment C. Verticalement le bâti se hiérarchise naturellement avec la référence du hall retraité qui file d’ouest en est en formant un socle unitaire au projet dans sa totalité. Celui-ci confère ainsi la cohérence, l’impression de préexistence et de stabilité recherchée. Les parties pleines en panneaux de Trespa dorés, redécoupés par des joints à la « Mondrian », alternent avec les menuiseries bois/métal des baies, surlignées par des parties métalliques pleine et cannelées qui font vibrer l’élévation dans une écriture presque ciselée et précieuse et qui contraste agréablement avec le végétal en avant plan. L’écriture est contemporaine, déclinée en respectant au mieux les trames existantes, avec des éléments en saillie qui soulignent verticalement la structure en scandant l’élévation, pour se poursuivre plus librement en acrotère ou encore aux extrémités en supports de velums abritant les terrasses du personnel et des enseignants. Sur l’envers du décor, les façades s’assagissent avec des parties plus pleine et enduites. Celles-ci alternent avec des parties vitrées en organisant un vis-à-vis simple avec le bâtiment C qui cadrent l’espace paysagé en lui servant d’écrin. Seule la forme de l’escalier qui vient s’agrafer sur la toiture et la passerelle de liaison, vient renforcer la composition en la dynamisant.

Un parti Paysager qui appuie l’identification de l’établissement et ses différentes facettes

Un parti qui conforte le concept de « campagne urbanisée »
Le parti paysager met en place une forte présence végétale qui appuie les différents objectifs qualitatifs, architecturaux et urbains, environnementaux ou encore fonctionnels du projet tout en confortant la spécificité de site de « campagne urbanisée ».

Une densité végétale pour remplacer et compenser l’augmentation du bâti sur le site
Les végétaux abattus pour libérer les emprises de construction sont largement remplacés par des sujets de même natures spécifiques. La forte présence du bâti, encore amplifiée par les implantations d’immeuble et les parkings est compensée par le planté qui voit sa densité augmenter. Ainsi un second rideaux végétal est constitué pour envelopper et pénétrer l’ensemble du site, du parvis jusqu’aux parkings via les espaces et surfaces internes. La strate arborescente se prolonge également au-dessus du bâtiment par sa liaison avec les plantations en terrasse. L’aménagement végétal complémentaire assoit le site au sein des nombreux lambeaux forestiers environnants. C’est ainsi que des espèces endémiques sont privilégiées pour assurer une cohérence et une continuité de la palette, gages d’intégration au tissu urbain.

La mise en valeur de la nouvelle composition urbaine
Cet écrin vert renforcé au cœur de la ville propose un centre d’attrait qui, en accompagnant la requalification de l’établissement, dépasse la simple image de représentation de sa fonction pour s’étendre à la valorisation du site élargi au sein d’une nouvelle composition urbaine.

Un aménagement paysager qui appuie les objectifs environnementaux
La forte présence de feuillus (caduques) devant les façades assure une régulation thermique naturelle, laissant filtrer plus ou moins les rayonnements solaires selon les saisons. Les nouvelles noues, de formes et de dispositions orthonormées pour constituer une trame d’appuie architectural au foisonnement végétal, sont plantées de végétaux adaptés aux sols et saturés d’eau durant les périodes pluvieuses. Ils se substitueront aux arbres qui pourraient disparaitre.

Un aménagement paysager qui appuie les objectifs fonctionnels.
La régulation des flux sur le parvis. Les grandes réservations, fortement plantées de végétaux sur tige essentiellement, laissent libres les flux piétonniers mais participent à leurs écrêtements.

La recherche d’un entretien aisé
La plantation de couvre-sols en tapis denses et résistants limite les interventions d’entretien à terme. Une fois bien installé, ce type d’aménagement végétal est d’un entretien aisé car il limite le développement des adventices et laisse peu de place et aux zones engazonnées.